‎Le score dérisoire d’Abbas Mahamat Tolli relance le débat sur l’influence du Tchad en Afrique. 


‎L’échec du candidat tchadien, Abbas Mahamat Tolli à l’élection pour la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) suscite de vives réactions au Tchad. Avec seulement 0,55 % des voix, l’ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a été largement distancé, laissant la victoire au candidat mauritanien. 

‎Cette contre-performance survient malgré le parcours reconnu de Abbas Mahamat Tolli dans le secteur bancaire africain et son expertise technique saluée par ses pairs. Sa candidature, portée par les autorités tchadiennes, ambitionnait de voir un ressortissant du pays accéder à la tête de cette institution financière continentale. 

‎Le processus électoral de la BAD repose sur le vote des pays membres africains, où les alliances diplomatiques et régionales influencent souvent les résultats, au-delà des seules compétences des candidats. 

‎Dans un communiqué publié après cette défaite, Zakaria Adam Zakaria, coordonnateur national de Wakit Tamma (section politique), n’a pas mâché ses mots. Il y dénonce un « effondrement de la diplomatie tchadienne » et un « isolement croissant du Tchad sur la scène continentale ». 

‎Selon lui, cette déroute révèle les failles d’un « appareil diplomatique en ruine » et traduit une crise institutionnelle qui affaiblirait la capacité du pays à défendre ses intérêts à l’international. 

‎De son côté, le Président de l’Union des Démocrates pour le Développement et le Progrès (UDP) et figure centrale du Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), a réagi sur sa page Facebook en ces termes : 
‎« Avec une pareille présidence du Tchad où il n’y a de diplomatie que des murs et des bâtiments, le Tchad ne peut avoir de chance en quoi que ce soit. »

‎Quant au Président du Parti Les Patriotes, il a fustigé l’approche diplomatique nationale en déclarant : 
‎« Vous avez fait votre part pour représenter la République et en être la fierté, pour la gloire de notre patrimoine commun, mais la République vous a laissé tomber, ainsi que nous tous, par l’amateurisme de ses approches diplomatiques. »

‎Cette polémique s’inscrit dans un débat plus large sur la place du Tchad au sein des institutions africaines et ses relations avec ses partenaires continentaux. Alors que le pays fait face à de multiples défis internes, il cherche à préserver son influence sur la scène régionale. 

‎L’élection à la présidence de la BAD constitue un enjeu majeur pour les pays africains, l’institution jouant un rôle clé dans le financement du développement sur le continent.

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