RĂ©unie ce matin 10 mars pour une session parlementaire visant Ă  complĂ©ter le bureau du SĂ©nat tchadien a Ă©tĂ© suspendue, faute de consensus entre les diffĂ©rentes forces politiques. Le groupe parlementaire «des DĂ©mocrates Ă©lus», composĂ© de quatre sĂ©nateurs issus de l’opposition, a quittĂ© la sĂ©ance en signe de protestation contre ce qu’ils considèrent comme une tentative du parti au pouvoir de s’accaparer l’ensemble des postes.

Sur les 69 sĂ©nateurs que compte l’institution, 62 Ă©taient prĂ©sents ce matin au palais des arts et de la culture pour cette session plĂ©nière. Après avoir procĂ©dĂ© Ă  l’appel nominal, le prĂ©sident du SĂ©nat, Haroun Kabadi, a rapidement suspendu la sĂ©ance, invitant les parlementaires Ă  se concerter pour Ă©tablir un procès-verbal permettant la mise en place du bureau exĂ©cutif.

Dans un communiquĂ© publiĂ© le jour mĂŞme, le groupe des DĂ©mocrates Ă©lus explique leur dĂ©cision de quitter la sĂ©ance. Ils rappellent que malgrĂ© des collèges Ă©lectoraux largement favorables au parti au pouvoir lors des Ă©lections sĂ©natoriales, deux formations d’opposition – le RNDT-Le RĂ©veil et l’URD – ont rĂ©ussi Ă  faire Ă©lire respectivement deux et un sĂ©nateurs.

Ces deux partis ont alors uni leurs forces pour constituer un groupe parlementaire. Selon leur déclaration, «après avoir désigné Dr Haroun Kabadi, sénateur nommé, à la présidence du Sénat, le MPS tente de faire main basse sur les autres postes du bureau au mépris de la diversité issue des urnes.»

Le groupe des « DĂ©mocrates Ă©lus », composĂ© des sĂ©nateurs Pahimi PadackĂ© Albert, Oumar Ibn Daoud, Mbaigolmem SĂ©bastien et Ali Baharadine Brahim, affirme qu’«aucun consensus ne peut ĂŞtre en rĂ©alitĂ© valable au SĂ©nat sans prendre prioritairement en compte le groupe parlementaire des DĂ©mocrates Ă©lus, sorti des urnes.»

Tout en se disant ouvert au dialogue, le groupe insiste sur un principe démocratique fondamental : «la légitimité doit primer sur la légalité.» Une position qui traduit leur volonté de voir respecter la représentation politique issue du suffrage, même minoritaire, face à la domination numérique du parti au pouvoir.

Les travaux parlementaires sont donc suspendus jusqu’Ă  nouvel ordre, en attendant qu’un compromis puisse ĂŞtre trouvĂ© entre les diffĂ©rentes formations politiques reprĂ©sentĂ©es au SĂ©nat tchadien.

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