Lors de la 30e Conférence des ambassadeurs et ambassadrices de France, tenue ce 6 janvier 2025 à Paris, le président français, Emmanuel Macron, est revenu sur l’intervention de son armée au Sahel, notamment au Mali en 2013, pour lutter contre les groupes armés terroristes.
La France a eu « raison» d’intervenir militairement au Sahel à partir de 2013, mais les dirigeants africains ont « oublié de nous dire merci», a affirmé le président Emmanuel Macron devant les ambassadeurs français réunis pour leur 30e Conférence.Beaucoup d’observateurs estiment que la France est en perte de vitesse en Afrique. Ce n’est pas ce que pense le président Macron.
« Non, la France n’est pas en recul en Afrique ! Elle est simplement lucide ; elle se réorganise », a-t-il dit, réfutant ainsi le fait que les militaires français ont été chassés un peu partout en Afrique, surtout en Afrique de l’Ouest.« On a choisi de bouger en Afrique (…) parce qu’il fallait bouger», insiste-t-il.
Pourtant, que ce soit au Burkina, au Niger, au Mali, au Tchad et bientôt au Sénégal, l’armée française a été poussée dehors. Lorsqu’elle a quitté le territoire du Mali, sous les huées et les lazzis des Maliens, elle s’est dirigée vers le Niger où elle sera mise dehors de nouveau avant de se retrouver au Tchad. Là encore, les Tchadiens l’ont poussé dehors.
« Ce n’est pas grave…. L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c’est une maladie non transmissible à l’homme. Mais je le dis pour tous les gouvernants africains qui n’ont pas eu le courage vis-à-vis de leurs opinions publiques de le porter, aucun d’entre eux ne serait aujourd’hui avec un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployée dans cette région», déclare-t-il, l’air sûr de lui.Emmanuel Macron ne s’arrête pas là. Il poursuit en ces termes : « J’ai une pensée émue pour nos soldats qui, parfois, ont donné leur vie et pendant des années se sont battus. Nous avons bien fait.
On est parti parce qu’il y a eu des coups d’Etat, parce qu’on était là, à la demande d’Etats souverains qui avaient demandé à la France de venir».Il fait comprendre qu’«à partir du moment où il y a eu des coups d’État, où les gens ont dit, notre priorité, ce n’est plus la lutte contre le terrorisme, c’est ceci ou cela qu’importe, la France n’y avait plus sa place parce que nous ne sommes pas les supplétifs de putschistes.
Donc, on est parti. Et ensuite, on a décidé de réorganiser notre présence militaire».Et de conclure : « Nous avons proposé aux chefs d’États africains de réorganiser notre présence. Comme on est très poli, on leur a laissé la primauté de l’annoncer. Mais ne vous y trompez pas: parfois, il a fallu les pousser. Mais, ce n’est pas parce qu’on est poli, correct, et qu’on se réorganise nous-mêmes, qu’il faudrait que ce soit retourné contre nous en disant : « ils sont chassés d’Afrique».»
source | Fusion Infos