Au nord-ouest de N’Djaména, derrière le mur de l’aéroport international Hassan Djamous, des jeunes ont transformé un espace discret en un véritable jardin urbain.
Une alternative au chômage, fondée sur le travail de la terre et l’autonomie.À proximité du Grand Restaurant Camel, spécialisé dans la viande de chameau, un espace vert attire l’attention. Derrière le mur de l’aéroport international de N’Djaména, des jeunes et pères de famille se sont organisés autour du maraîchage urbain pour subvenir à leurs besoins.
Salades, tomates, aubergines, djiridjiri, pommes de terre et autres légumes y sont cultivés quotidiennement. Une activité qui demande rigueur, patience et endurance, mais qui permet à ces jardiniers de faire face à la précarité.Présent sur le site depuis plus de 12 ans, Naguene Valentin, jardinier, témoigne : « Nous sommes des pères de famille et aussi des étudiants.
Ce travail nous permet de nourrir nos familles, de scolariser nos enfants et de vivre dignement. »Sans recours aux engrais chimiques, les producteurs privilégient le fumier naturel et les techniques traditionnelles, garantissant des produits sains pour les consommateurs.Dans un pays où le chômage frappe durement la jeunesse, ces jardiniers urbains démontrent que le travail de la terre peut être une solution viable.
Ils encouragent d’autres jeunes à s’engager dans ce secteur, synonyme d’indépendance économique et de dignité. « C’est un travail libéral. Nous sommes libres, autonomes et responsables de notre avenir », souligne le jardinier.Si l’État a autorisé l’exploitation de cet espace, les besoins restent importants.
Les jardiniers appellent le gouvernement et les partenaires techniques et financiers à les accompagner, notamment à travers l’appui en matériels agricoles, outils de travail et intrants naturels comme le fumier.
Ces jeunes ne demandent pas l’assistanat, mais un accompagnement pour renforcer une initiative déjà productive. Soutenir ces jardins urbains, c’est investir dans l’emploi, la sécurité alimentaire et la stabilité sociale.
Il est temps que les autorités et les partenaires arrosent ces efforts, afin que la sueur de ces jeunes porte pleinement ses fruits.


