L’Alliance des Défenseurs des Droits Humains et de l’Environnement au Tchad (ADHET) a dénoncé dimanche une «dangereuse dégradation» de la situation sécuritaire dans le pays, pointant du doigt la multiplication des violences malgré un important dispositif de forces de l’ordre.
Dans un communiqué de presse publié le 19 janvier, l’organisation s’inquiète particulièrement des cas récents de viols, d’assassinats et d’enlèvements, tant dans la capitale que dans les provinces. Elle souligne le paradoxe entre ces violences et la présence visible des Forces de Défense et de Sécurité.
«Ces événements sont inadmissibles pour un pays qui dispose de tous les dispositifs sécuritaires nécessaires», déclare Abba Daoud Nandjede, Secrétaire Général de l’ADHET.
L’organisation pointe notamment plusieurs incidents graves : des violences dans les Monts de Lam, des troubles dans le département d’Abtouyour, et un incident meurtrier survenu le 12 janvier à Larmanaye, qui a fait plusieurs victimes, dont des morts et des blessés. Des femmes auraient également été enlevées lors de ces événements.
Un cas particulièrement préoccupant a été signalé à N’Djamena, où un officier de police est accusé d’avoir violé une jeune fille dans un commissariat. L’ADHET exige des mesures administratives immédiates contre cet agent, estimant que son maintien dans les forces de police n’est plus envisageable.
Face à cette situation, l’organisation appelle le ministre de la Sécurité Publique à mettre en place des mesures préventives plutôt que réactives. Elle demande notamment le déploiement d’unités de sécurité permanentes dans tous les départements concernés par ces violences.
L’ADHET remet ainsi en question l’efficacité du dispositif sécuritaire actuel, malgré la multiplication des commissariats de sécurité publique et des brigades de gendarmerie tant en zones urbaines que rurales.